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Littérature et poésie - Ville
VILLE
La fleur d'un soir a disparu En lignes blanches sur ta bouche, Et le tramway descend la rue Faisant trembler les cafés louches Où chante l'éclat des fers nus. La ville a revêtu des nuits Les lézardes et nos passés Pris d'épouvante se replient Loin dans l'ombre des feux damnés Pour renaître à l'aube sans bruit. Le claquement des pieds fantômes Sur les trottoirs gris bitumés Redisent les pâles royaumes Des voisins faubourgs englués Dans la misère de leurs mômes. Je revois les noires façades Que nos cris d'espoir fissuraient Pendant que les doux camarades S'accrochaient à des vents mauvais De frêles amours de passade. De longs corbillards de louage Conduits par des fous en rupture De camisole de voyage, Hachent les rêves de luxure Que se tisse la putain sage. J'ai rencontré sur mes chemins Cette fille d'amour furtif, Qui savait perdre dans son sein Le courant du flot maladif De l'angoisse des lendemains. Jamais les ruelles pavées Des os que l'histoire oublieuse A cachés dans ses plis fanés, Ne conduiront la promeneuse Jusqu'au creux d'épaules aimées. Les fumées sales des églises Portent longtemps dans les rues basses De vagues odeurs indécises Pendant que les musiques lasses Pleurent vaincues dans les rues grises. La pluie traîne les souvenirs Qui s'étalent en flaques rouges. Dans le matin, ton avenir Gémit, et dans ton ventre, bouge Le tumulte qui va venir. La ville a revêtu des nuits Les lézardes et nos passés Pris d'épouvante se replient Loin dans l'ombre des feux damnés Pour renaître à l'aube sans bruit. Jules Date de création : 01/05/2004 @ 19:34
Dernière modification : 14/08/2007 @ 13:37
Catégorie : Littérature et poésie
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