Ma solitude
Et déjà plus de soixante ans
A croire que j’étais vivant
Et maintenant que tout est mort
Je me surprends à croire encor.
Quand on est seul on apprend rien
Quand on est deux on ne veut rien
Et pour un peu les habitudes
Bousculeraient les assuétudes.
Dans la lueur achromatique
Dans les décors psychédéliques
On traîne un peu et on s’en va
Il y fait froid entre nos bras.
Tu vois le jour et c’est la nuit
Tu sens la mer et tu t’ennuies
Revienne un temps des nouveaux temps
Que nous rapportent les enfants.
On est tout seul et on est veule
Et quand on pleure on dit qu’on gueule
La porte bat sur l’aventure
Et on crache son écriture.
La rumeur de la multitude
Aiguise encor la solitude
Qui se souvient dans la cohue
Qu’elle n’a pas toujours été nue.
Je me rappelle les abîmes
Qui luisaient de toutes les rimes
De tous les poètes du temps
De tous les engouffrés de vent.
Et je pense à tous ceux qui boivent
Mais qui jamais ne s’aperçoivent
Que leur ivresse ne leur vient
Qu’au travers des yeux de leur chien.
Jules
Rédacteur : zeblai
Date de création : 27/11/2004 @ 17:45
Dernière modification : 14/08/2007 @ 13:55
Catégorie : Littérature et poésie
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